Derrière le nom cocasse " Nénés ", on retrouve l’histoire de jeunes parents, Rémi et Marie. Dès la naissance de leur petite fille, Rose, la maman a décidé d’allaiter. Le couple bruxellois s’est alors très vite rendu compte des tabous et des préjugés liés à cette pratique pourtant naturelle. " Lors du dernier dimanche sans voiture à Bruxelles, en septembre 2020, nous étions assis sur le banc d’un parc et Marie a allaité notre fille — elle ne s’est jamais retenue en public ou en privé. Ce jour-là particulièrement, nous avons eu droit à des regards interrogateurs et désobligeants. C’était très dérangeant de nous faire juger et relooker de haut en bas… "
Pour Rémi, pas de doute à avoir : il subsiste dans notre société un énorme malaise à l’égard de l’allaitement dans la sphère publique. " L’autre problème, c’est la sexualisation du corps de la femme. Aujourd’hui, une femme ne peut pas mettre un décolleté plongeant pour allaiter plus facilement sans recevoir des remarques en pleine face. "
Le jeune papa — originaire de Dottignies dans le Hainaut — s’est alors donné une ambitieuse mission : changer les mentalités sur l’allaitement. " Nous voyons cela comme un retour aux sources. Il y a 60-70 ans, l’allaitement dans les lieux publics n’était pas la source de jugements comme c’est le cas actuellement. "
* Le terme co-allaitant désigne le/la parent(e) qui n’allaite pas. Ce mot permet donc de ne pas exclure les couples lesbiens.