Cette reconnaissance permettra à la petite dizaine de cirques encore en activité en Fédération Wallonie-Bruxelles de solliciter des subventions publiques.
"J’en ai eu la chair de poule et j’ai été très ému" explique Alexandre Bouglione qui, depuis 3 ans, se battait pour cette reconnaissance. Pour lui, cette décision de la Ministre de la Culture, Bénédicte Linard (Ecolo) devrait permettre au cirque de retrouver ses lettres de noblesse. "Il était de temps de faire quelque chose. On ne va pas le nier, certains cirques proposent des spectacles d’une qualité catastrophique et à des prix souvent excessifs. Cette reconnaissance va impliquer un label de qualité et c’est ce qui permettra de continuer à séduire le public". Et Alexandre Bouglione de plaider pour un nouveau style de spectacles, avec le retour pourquoi pas de l’orchestre ou encore d’imaginer la création d’un atelier de costumes de cirque.
François Guilbert, président du Festival de cirque La Piste aux Espoirs de Tournai et co-fondateur de l’école Mômes circus se réjouit également de cette décision. "C’est effectivement important. Même si la Piste aux Espoirs s’est orientée il y a une quinzaine d’années vers le cirque contemporain, nous savons d’où nous venons et nous ne devons pas oublier d’où vient le cirque. Je pense que tout le monde souhaite continuer à voir un cirque itinérant venir s’installer dans son village ou sa commune". Mais pour François Guilbert, il faut aussi que le cirque traditionnel évolue et que le grand public découvre aussi d’autres formes de cirque avec des spectacles qui peuvent se jouer également en salle.
"Le public comme nous avons besoin de cette reconnaissance"
Ancienne lauréate de La Piste aux Espoirs, la trapéziste tournaisienne Chloé Vancompernolle a fait de sa passion son métier. Co-fondatrice du Cirque Marcel et animatrice dans plusieurs écoles de cirque, elle reconnaît que ce n’est pas toujours facile d’en vivre. "C’est vrai que le cirque a pris un tournant et c’est dommage notamment pour des questions de logistique. Nous avons aussi commencé sous chapiteau mais avec très peu de moyens. C’est très difficile parce que cela demande toute une équipe derrière. Le montage d’un chapiteau, c’est lourd et du coup on est retourné à du spectacle de rue, par facilité et par manque de moyens". Et d’expliquer que cela fait quelques années maintenant qu’elle travaille comme artiste et que pour elle, ce qui est difficile, comparativement à la danse qui été reconnue il y a longtemps, c’est financièrement de tenir le coup. "On manque énormément de moyens. Nous passons des heures comme bénévoles pour l’amour de notre métier notamment pour la préparation de nos spectacles et leur promotion. Il y a un travail colossal qui n’est pas pris en compte" précise Chloé Vancompernolle. D’où son espoir que l’ensemble des arts du cirque soient mieux considérés, reconnus. "Tout le monde a besoin de cette reconnaissance : nous comme le public ! Moi, je le vois notamment dans les écoles de cirque où je travaille, c’est magique. C’est une expérience qui, au niveau du développement personnel, peut être tellement riche".