Ce qui descend l’Escaut depuis dimanche, entre le pont de Vaulx et l’écluse de Kain, c’est une fine pellicule d’hydrocarbures. Une pollution qui a poussé les autorités à interdire la circulation des bateaux sur ce tronçon. Le nettoyage s’est poursuivi lundi. "On a installé un barrage de boudins absorbants en aval. Mais comme il n’y a pas beaucoup de courant, la nappe a tendance à stagner. Alors on répand du produit dispersant, à plusieurs endroits", explique le lieutenant Gilles Vanhoeck, de la zone de secours de Wallonie picarde.
Lundi encore, la protection civile a fait le déplacement pour venir en renfort des pompiers locaux. Depuis les berges avec leurs camions, mais aussi à bord de bateaux, les hommes de Crisnée ont aspergé l’Escaut de ce fameux produit dispersant, dont la fiche technique renseigne que c’est "un liquide spécialement conçu pour disperser les hydrocarbures à la surface de l’eau et les réduire en fines particules pour permettre une biodégradation accélérée."
Quand les péniches "dégazent"
L’origine de la pollution n’était pas encore clairement identifiée mardi. S’agit-il d’un rejet d’une entreprise voisine ou d’un bateau ? "Il arrive que des péniches dégazent. Elles larguent leur fond de réservoir dans la rivière pour éviter d’importants frais d’entretien auprès de sociétés spécialisées", nous dit un pompier. Sur la fréquence des pollutions, le Contrat de Rivière Escaut-Lys n’a pas de chiffres précis. Mais cet opérateur est souvent informé, par des riverains notamment. "On a eu une petite pollution d’hydrocarbures il y a quinze jours", explique Louis Brennet, chargé de communication au Contrat de Rivière. "Celle-ci est plus importante, mais heureusement, les secours ont vite réagi. Les dégâts devraient être limités".