Même si on ne sait pas où en sera l’épidémie fin décembre, il est de plus en plus clair que les grandes tablées ne seront pas à l’ordre du jour, et resteront – au minimum déconseillées – si pas interdites. "Un Noël prudent", c’est ce qui s’annonce.
Mais ceci ne veut pas dire qu’il ne faut pas fêter Noël du tout (pour ceux qui y tiennent du moins). La question, c’est plutôt : comment ? C’est en tout cas ce qui ressort du panorama d’avis d’experts présenté par l’UCLouvain ce jeudi. Parmi lesquels certains dégageaient déjà quelques pistes. Après tout, pourquoi attendre ? Il reste un mois pour trouver la bonne idée, autant commencer tout de suite… Alors quelles pourraient être les options ?
Option 1 : "On fête comme d’habitude" (quand même)
Bon, on cite cette option mais c’est surtout pour expliquer en quoi ce serait une mauvaise idée, dixit l’infectiologue Leïla Belkhir : "Il est clair que si l’on fête Noël de façon classique avec 15-20 personnes qui sont réunies pendant plusieurs heures, qui mangent, qui boivent, qui rigolent, avec des personnes qui proviennent de bulles différentes, en mélangeant des ados, des personnes âgées… Il y a un risque qu’une personne malade transmette le virus. Si on multiplie ces réunions dans toute la Belgique, il y a un risque du point de vue des infections et des hospitalisations".
Pour ceux qui sont déjà convaincus de faire différemment ou qui ne sont pas très convaincus mais qui comptent de toute façon respecter les restrictions établies par les autorités – qui semblent parties pour durer : allez directement à la deuxième option. Pour les autres, ceci encore : pour l’épidémiologiste Niko Speybroeck, tout relâcher, c’est le pire scénario. "Nos modèles de simulation montrent que relâcher tout à Noël même juste un ou deux jours pourrait faire tripler le nombre d’hospitalisations après Noël en maintenant ce niveau sur plusieurs semaines. Ce qui risque de détruire en un ou deux jours les efforts de plusieurs mois." Ne parlons même pas du Nouvel An, qui amplifierait le problème : "On sait que la période d’incubation est de plus ou moins 6 jours, ce qui veut dire que les personnes infectées seront des propagateurs du virus 6 jours plus tard donc le jour du Nouvel An…".
Avant de conclure : "Il faut quand même accepter que les chiffres ne sont pas bons aujourd’hui et que la situation est plus compliquée que lors de la première vague." Parce que c’est l’hiver aussi tout simplement. Il fait froid et on reste calfeutrés, en évitant les courants d’air, tout ce que le virus aime.