C’est le cas de Yasmina. Cette quadragénaire nous explique qu’elle a "eu un COVID entre la mi-mars et avril à peu près, que je qualifierai de léger puisque j’avais plein de petits symptômes embêtants, pénibles, mais jamais graves, à une époque où on ne testait que les gens qui étaient dans un état grave".
Des symptômes légers qu’elle nous décrit : "C’est une petite fièvre, 37.5°- 37,8°, qui a commencé comme ça et qui a finalement duré 6 mois. Qui allait qui venait. Ce sont des maux de tête, de la fatigue. Mais je n’ai jamais eu, par exemple, de grande fièvre ou de grandes toux comme on nous le décrivait et des pneumonies. Moi je n’ai jamais vraiment toussé. J’ai eu un peu d’essoufflement, des pressions thoraciques, la sensation que mon diaphragme était coincé, j’ai eu des troubles digestifs, des crampes au ventre…".
Et si dans un premier temps, elle continue à vivre presque normalement, deux mois plus tard, la situation se complique : "Presque du jour au lendemain, fin mai-début juin, je me suis retrouvée alitée, avec cette fois-ci des symptômes que de mon point de vue de non spécialiste je qualifiais de neurologique ou de vasculaire. Donc je me réveillais avec les bras engourdis. Mes bras s’endormaient, j’avais des fourmis en permanence dans les bras, dans les jambes, dans les mains. J’avais des douleurs musculaires, des courbatures, une faiblesse extrême. Je ne pouvais pas couper ma viande, transporter ma tisane donc j’étais vraiment très assistée à la maison à ce moment-là".
A ce moment-là, elle fait des tests, mais ils se sont révélés négatifs : "À partir de ce moment-là, les généralistes ont complètement balayé l’hypothèse d’un post-Covid parce que ma sérologie était négative. Pour eux, il n’en était pas question […] J’ai vu plusieurs médecins à ce moment-là pour qui c’était de la fatigue, une carence en vitamines, psychosomatique…"
Aujourd’hui pourtant, elle est toujours incapable de travailler : "Je suis très vite fatiguée. Quand je suis fatiguée, il y a des symptômes qui reviennent. Donc au moindre coup de fatigue, ce sont des maux de gorge, des maux de tête, des courbatures musculaires, la petite fièvre à 37.8° qui réapparaît. Donc ma vie, 8 mois après, n’est toujours pas normale".
"Pas de prise en charge, c’est comme si on est oublié par le système !"
Même sentiment pour cet indépendant de Leuven venu à sa première consultation. Pas d’hospitalisation non plus pour cet homme d’une cinquantaine d’années. Mais, depuis le mois de mars, il a beaucoup de symptômes, au point qu’il n’arrive plus également à travailler.
Pourtant, il a tout essayé : "Tout le monde parle des gens hospitalisés, mais ils n’ont jamais parlé des gens qui ont été malades et qui sont restés à la maison. Pas de prise en charge, c’est comme si on est oublié par le système ! C’est à moi de chercher à gauche à droite. Même le médecin traitant ne savait pas. Elle a dit que c’était une nouvelle maladie : 'On cherche comme vous, on n’a pas beaucoup d’informations'. Alors, on essaie. J’ai pris beaucoup de vitamines, d’autres médecines alternatives comme l’acupuncture, l’astrologie et d’autres. Au début, on me disait que c’était dans ma tête car avec le Covid, normalement, c’est fini après deux semaines. Mais moi cela a duré trois mois et après j’ai eu des problèmes… Pourtant, tous les examens étaient toujours normaux. Donc, on me dit, c’est psychique ! Et on m’envoie chez un psychiatre. J’ai été au service post-stress traumatique et j’ai pris des médicaments, mais cela n’a rien fait, rien changé ! Après, le médecin m’a dit qu’elle avait lu des choses sur le Covid et que certaines personnes avaient des problèmes com