"Allez faire quelques reportages en Flandre." C’est le conseil que nous donne par mail Michel S., un internaute. Et il n’est pas le seul à s’adresser en ce sens au service médiation de la RTBF. Voici ce que nous dit un étudiant de l’ULB "soucieux de l’avenir de son pays" :
"Vous ne parlez quasiment jamais de la Flandre. Quand vous comparez les régions, c’est toujours Bruxelles et la Wallonie. Quand vous faites des sondages, c’est toujours Bruxelles et la Wallonie. À croire que les 60% de la population belge qui vit au nord du pays dans une région appelée Flandre n’existent pas."
Alors, est-ce exact ? Six Belges sur dix passent-ils complètement sous le radar trop francophone de la RTBF ? Prenons les choses dans l’ordre.
Parle-t-on beaucoup plus de Bruxelles et de la Wallonie ?
Oui. Sans l’ombre d’un doute. Parce que c’est dans l’ADN de la RTBF de s’adresser à un public francophone, en lui livrant des informations qui le concernent.
A cette fin, la RTBF dispose de journalistes dans sept centres régionaux, chargés de faire remonter des informations et de réaliser des reportages au plus près des habitants de la zone couverte. De Libramont à Bruxelles, en passant par Liège, Mons, Namur, Charleroi et Ottignies, ces sept bureaux locaux sont tous installés dans la partie francophone du pays.
En forçant un peu le trait, et avec les grosses nuances que l’on détaillera après, un constat s’impose : la RTBF couvre l’actualité en Flandre comme celle d’un pays étranger, à l’aide d’envoyés spéciaux basés à Bruxelles.
On ne parle jamais de la Flandre, alors ?
"Aujourd’hui, on ne couvre plus la Flandre quotidiennement", constate Baptiste Hupin, journaliste politique à la RTBF en charge d’une chronique radio hebdomadaire sur le nord du pays ("Vu de Flandre", La Première).
Un constat que tire aussi un observateur extérieur : "la couverture est régulière, mais reste ponctuelle", analyse Olivier Standaert, professeur en information et communication à l’UCLouvain, dont les recherches menées en collaboration avec l’Université de Gand portent sur la couverture de l’autre communauté linguistique par la RTBF et la VRT.
"On envoie une équipe en Flandre quand un fait de société nous interpelle", complète Jean-Paul Dubois. Et cet éditeur du JT de citer quelques exemples récents : une cyberattaque dans une entreprise d’Ypres, le premier procès belge lié à l’euthanasie à Gand, ainsi que l’affaire Julie Van Espen à Anvers.